Si vous êtes de passage sur Lyon, l’instructif Musée de l’Imprimerie présente une exposition sur le travail de Roger Excoffon. Plus d’informations par ici.
15 / 11 / 11
À partir des lettres de Maxime et Victorin, arrêtons nous sur la notion de graisse. La graisse, qui correspond à l’épaisseur d’un caractère, est un paramètre qui permet de qualifier un dessin. Une typographie peut être très grasse, ou au contraire maigre, ou moyenne. Comme la hauteur d’x, la longueur des jambages, la forme des yeux, cette caractéristique est un élément identitaire du dessin. En vue de développer un caractère cohérent, nous allons donc chercher à appliquer aux dessins une graisse qui semblera optiquement constante. Optiquement, c’est-à-dire que mathématiquement, notre graisse ne sera pas forcément constante, mais qu’une fois imprimé en petit corps, notre caractère possède une répartition des noirs et des blancs équilibrée et cohérente au regard des autres caractères.
Maxime
Victorin
Regarde en particulier son travail pour le caractère Choc, publié en 1955. Bien qu’il soit super granuleux et vigoureux, il n’en reste pas moins lisible.
Un chapitre entier y est consacré dans le livre Roger Excoffon et la fonderie Olive, écrit par Sandra Chamaret & Julien Gineste & Sébastien Morlighem, et publié chez Ypsilon éditeur.
15 / 11 / 11
Les travaux envoyés par Hadja et Suly vont nous permettre d’aborder une nouvelle manière de construire l’architecture générale de la lettre.
Lorsqu’une typographie trouve ses sources dans un tracé calligraphique, il est souvent très utile d’en passer par l’outil et le tracé pour comprendre l’origine de ses formes. On utilise alors une plume à pointe plate, un calame, un feutre à pointe biseautée. On peut aussi avoir recours à cette petite technique:
Toi aussi, dessine tes lettres avec le calame. Tu résoudras plus facilement les questions d’angles et de graisse que tu semblais poser dans tes dessins. Essaye de les mettre un peu plus au clair et de définir précisément les pleins et les déliés.
Tu peux aussi regarder la structure de la calligraphie onciale (graphie principalement employée entre le IIIe et le VIIIe siècle, avant la mise au point de la minuscule caroline, ancêtre de nos bas de casse d’aujourd’hui). J’ai l’impression que beaucoup de structures de tes lettres y trouvent leurs origines.
Voici le modèle de Claude Mediavilla, que l’on peut retrouver dans son livre Calligraphie, édité par l’Imprimerie Nationale.
C’est une très bonne source documentaire en ce qui concerne la calligraphie. À mettre entre toutes les mains.
14 / 11 / 11
À gauche ton dessin, au milieu ta source, à droite la Bodoni Poster Compressed.
Je te conseille (comme je l’ai noté sur ta fiche de corrections) de revoir les proportions de tes modules arrondis et de tout symétriser pour le moment. Ça t’aidera beaucoup.
Il existe un chouette livre dans lequel tu pourrais trouver pas mal de typographies XIXe siècle assez délurées:
Type. A Visual History of Typefaces & Graphic Styles, 1628-1900, écrit par Cees W. de Jong, Alston W. Purvis, Jan Tholenaar et publié chez Taschen.
Je ne sais pas si tu peux le consulter à la bibliothèque de l’école. Si ce n’est pas le cas, dis le moi, j’essaierai de te faire quelques photocopies d’exemples intéressants.
14 / 11 / 11
Je vais utiliser l’exemple qu’a choisi Aurélie pour rappeller à tout le monde quelques petits principes fondamentaux permettant de construire efficacement un alphabet.
Plus qu’un gain de temps, cette méthode permet aussi d’apporter de la cohérence entre vos lettres. Un alphabet est un système graphique où les éléments se répondent et doivent fonctionner harmonieusement ensemble. On verra plus tard que certaines lettres échappent parfois à la règle, mais ce qu’il faut surtout retenir pour le moment, c’est que les maîtres-mots sont cohérence et rigueur.
Nous passons ici à une lettre dessinée par Aurélie. Si on regarde en détail la construction de son M, on retrouve bien l’utilisation de différents modules, par contre, le principe de symétrie (qui est à la base de l’architecture de ses dessins sources) n’est pas précisément respecté. Un conseil si vous voulez que vos caractères puissent fonctionner en composition, veillez à régler vos alignements, symétries et modularités. C’est fondamental et ça rendra votre travail beaucoup plus facile par la suite!
14 / 11 / 11
Vous recevez quelques instants plus tard un mail envoyé par Posterous. Il vous revoie sur une interface vous permettant de modifier votre post, de lui apporter des styles (italique, gras…)
À vous d’essayer!
13 / 11 / 11
Ce blog va être notre outil de travail pour les prochains mois.
Chacun est libre d’y poster son travail et ses réflections, ses références, questions et commentaires. Prenez connaissance des travaux de vos camarades, et n’hésitez pas à faire entre vous des séances de corrections mutuelles. Ces corrections et ces questionnements sont une étape très importante lorsque l’on dessine des caractères. Elles permettent d’abord de prendre du recul sur son propre travail, ce qui est très utile quand on a un peu trop « la tête dans le guidon ». Elles aident aussi à « se faire l’œil ». Apprendre à regarder est fondamental en typographie, et contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas chose évidente. C’est en observant beaucoup, en mémorisant et en dessinant que votre culture typographique se construira.
De mon côté, j’utiliserai ce blog pour vous faire part des références qui me semblent intéressantes pour votre travail ou pour votre culture typographique plus généralement. J’en profiterai également pour vous communiquer certaines remarques et corrections sur le travail que vous m’avez déjà (ou presque) envoyé, histoire d’avancer au maximum entre chaque intervention à l’Ésaab.
Faites donc bon usage de cette plateforme d’échange.
À très bientôt!
Source iconographique: Diderot & D’Alembert, L’encyclopédie, “L’art de l’écriture”, 1751-1772